Le vélo est aujourd’hui au centre de l’attention. En effet, la mutation des espaces urbains est devenue un argument politique incontournable. Écologiquement, le vélo a un bilan carbone très faible. De plus il se présente comme un outil de distanciation sociale efficace. C’est pourquoi il est devenu un des moyens de transport les plus privilégiés des Français.
Or, pour les composants du cycle, nous sommes aujourd’hui dépendants de filières de fabrication étrangères. La récente pénurie de masques a démontré que cette dépendance pouvait avoir de graves conséquences, pas seulement économiques. Bien qu’il existe quelques passionnés et artisans 100% « Made in France », la plupart des vélos que nous utilisons sont conçus en France mais fabriqués et assemblés en Asie.
À quelques minutes de Taipei (Taïwan), un écosystème industriel permet de construire entièrement un vélo en une journée, de la fabrication des composants en passant par la peinture, l’assemblage, et même les contrôles qualité. Apparu dans les années 80 suite aux délocalisations, cet écosystème est dorénavant une référence inégalée dans l’industrie du cycle.
Dépendante des savoir-faire et de la compétitivité asiatique, la production française n’est pas en mesure de créer une filière d’approvisionnement locale. Il est vrai que le rapport qualité/prix asiatique était indiscutable il y a quelques années. Mais dernièrement, le niveau de vie s’est amélioré à Taïwan (salaires moyens : 1273€). De plus, le gap géographique entre les sites de conception et de fabrication freine les start-up dans leur démarche d’innovation. Il est donc temps de se poser la question d’une fabrication Française.
Les mesures gouvernementales ainsi que la crise sanitaire nous poussent donc à reconcevoir nos filières d’approvisionnement. C’est pourquoi l’industrie du cycle et ses sous-traitants ont probablement un bel avenir, en France. Il est maintenant temps d'investir.