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Voiture à hydrogène : vers une révolution de l’électromobilité

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L’électromobilité est au cœur de la transition énergétique du parc automobile. Aujourd’hui, ce changement se constitue principalement de véhicules équipés d’une batterie Lithium rechargeable sur le réseau électrique. Pourtant, il existe une autre technologie, jugée prometteuse : la pile à combustible (PAC) fonctionnant à l’hydrogène. Les équipementiers français Plastic Omnium, Faurecia, Michelin, investissent dans cette technologie. Chez les constructeurs, Renault et Stellantis (fusion entre PSA et FCA) s’y mettent.

À la différence des voitures électriques « conventionnelles », les voitures à hydrogène produisent elles-mêmes l’électricité dont elles ont besoin, grâce à une pile à combustible.


Comment fonctionne une pile à combustible ?

Au sein de la pile à combustible, l’hydrogène provenant du réservoir du véhicule réagit avec l’oxygène présent dans l’air. Cette réaction provoque de la chaleur, de l’eau, qui est évacuée par l’échappement et bien sûr, de l’électricité, celle-ci pouvant être directement envoyée au moteur électrique, ou stockée dans une batterie. En complément, un système permet, comme sur les véhicules électriques conventionnels, de  récupérer l’énergie lors du freinage.


Une technologie à haut potentiel…

Premièrement, nous retrouvons les qualités intrinsèques aux voitures électriques : pas de nuisances sonores, un couple maximum disponible dès 0 tr/min etc…

Les véhicules électriques à pile à combustible (FCEV Fuel Cell Electric Vehicle) se démarquent par leur temps de chargement : le réservoir se remplit comme un véhicule thermique. Là où la charge classique d’un véhicule électrique à batterie (BEV Battery Electric Vehicle) peut prendre plusieurs heures (en fonction de la borne de rechargement), le plein d’une voiture fonctionnant à l'hydrogène se fait en moins de 5 minutes.


… Mais qui fait face à de nombreux défis

Le réel bénéfice environnemental est conditionné par la production d’hydrogène : durant le processus d’électrolyse, le courant sépare les molécules d’hydrogène et d’oxygène qui composent l’eau. Le bilan carbone est neutre si cette électricité provient d’énergies renouvelables, mais si ce courant est obtenu à partir de combustibles fossiles, le bilan climatique sera négatif. La problématique de la source d’électricité est semblable aux véhicules électriques à batterie conventionnelle. Cette fabrication d’hydrogène engendre aussi des pertes, ce qui influe sur le rendement de la chaine énergétique, qui sera moindre que celle d’un BEV. Cependant, l’hydrogène peut être produit lorsque l’électricité provenant d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, hydraulique, biomasse, marine, géothermie…) est surabondante, et qu'elle ne peut pas être utilisée autrement.


Les premiers véhicules déjà en circulation

Toyota est le précurseur de cette technologie avec le lancement en 2015 de la Mirai, une voiture à hydrogène dont l’autonomie de 1000 km a été certifiée en condition réelle. Ce développement se fait aussi dans le milieu des transports en commun : séduit par un véhicule facile d’exploitation (temps de recharge faible) et ne rejetant pas d’émission polluante, les agglomérations / métropoles se tournent de plus en plus vers cette solution.

Le constructeur français Safra (Société Albigeoise de Fabrication et Réparation Automobile), compte surfer sur cette vague avec sa modèle Businova H2. La société albigeoise a levé 25 millions d'euros pour développer son activité.  La Communauté d'agglomération de Béthune Bruay Artois Lys Romane, Versailles, Le Mans, Auxerre compte un ou plusieurs autobus Businova H2 dans leur flotte. La pile à combustible utilisée dans ces bus est fournie par Symbio, une co-entreprise de Faurecia et Michelin qui a pour ambition de créer un leader mondial de la mobilité hydrogène.

Le constructeur belge Van Hool a signé un contrat en 2017 avec la Communauté d'Agglomération Pau Béarn Pyrénées pour la livraison de 8 bus à haut niveau de service (BHNS), aussi appelé Tram-Bus, le modèle Fébus est propulsé à l'hydrogène. Ce projet bénéficie d'une subvention du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, du FEDER (Fonds européen de développement régional) et du FCH-JU (Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking). L’Union européenne a financé à hauteur de 1,45 millions d'euros l'achat de ces véhicules. Cette technologie est déployée à Pau depuis fin 2019.

Le Syndicat Mixte Pau Béarn Pyrénées mobilités renouvelle sa confiance au constructeur belge Van Hool en signant un nouveau contrat portant sur l'acquisition de 4 bus à hydrogène, leur livraison est prévue pour Juillet 2022.